Entraînez votre souffle
La voix est fondée sur le souffle, comme un immeuble sur ces fondations. Et plus les fondations sont solides plus l’immeuble atteindra les sommets.
Avant toute chose, posons-nous la question “Dois t’on respirer par le nez ou par la bouche ?”
Dans la rue, en ville, avec l’air pollué, le plus souvent possible je vous conseille de respirer par le nez (à l’inspiration comme à l’expiration), car les cavités de l’arrière nez agissent comme une sorte de filtre ne laissant pas passer la poussière et certaines particules nocives pour le corps humain.
Pour travailler votre souffle, je vous propose un exercice dans lequel nous allons inspirer et expirer par la bouche.
En position debout, une main sur le ventre.
Tout doucement pendant 4 secondes, vous inspirez par la bouche en gonflant votre ventre progressivement, puis vous finissez par gonfler la cage thoracique.
Vous gardez l’air 4 secondes, puis vous expirez, toujours par la bouche pendant 4 secondes.
Une fois vos poumons complètement vides, vous restez ainsi pendant encore 4 secondes et vous recommencez l’exercice encore 2 fois.
C’est la technique de la respiration abdominale, que nous délaissons en grandissant en faveur de la respiration thoracique.
Cet exercice vous permet de prendre conscience de cette respiration et c’est également une excellente pratique de relaxation que l’on nomme dans le milieu “la technique des 4 temps” :
- Inspiration (par la bouche) sur 4 secondes
- Nous retenons l’air à l’intérieur pendant 4 secondes
- Expiration (par la bouche) sur 4 secondes
- Nous restons “poumons vidés” pendant 4 secondes
La pratique régulière de la respiration abdominale ou ventrale, casse le réflexe de respiration thoracique et permet de “faire descendre” le diaphragme. Ceci vous donne in fine, un plus grand souffle et une plus grande puissance vocale.
La langue
Un autre exercice consiste à “muscler” sa langue.
Sortez la langue le plus loin possible puis rentrez la, ceci 10 fois, sans que la mâchoire ne bouge.
Puis tirer la langue et allez caresser le pourtour des lèvres avec la pointe, en étirant votre langue le plus possible.
Voici deux exercices simples qui vous aideront à entraîner votre langue, vous pouvez le faire presque partout, vous pouvez même le faire en conduisant, ceci dit les autres conducteurs se demanderont ce que vous faites.
Exercices de diction
Bien articuler est une des clés d’un bien parlé.
Pour réaliser votre tâche à la perfection, je vais vous présenter un petit exercice que vous pouvez comme les précédents, reproduire partout.
Pour cet exercice, vous allez avoir besoin d’un bouchon de liège que vous allez coincer d’un côté entre les dents. C’est très proche de l’exercice avec le crayon, mais avec beaucoup beaucoup moins de salive et donc plus confortable.
Voici quelques fourche-langues à prononcer avec le bouchon dans la bouche de façon à ce que vous soyez bien compréhensible, n’hésitez pas à forcer l’articulation :
- Tu t’entêtes à tout tenter, tu t’uses et tu te tues à tant t’entêter.
- Un pâtissier qui pâtissait chez un tapissier qui tapissait, demanda un jour au tapissier qui tapissait : vaut-il mieux pâtisser chez un tapissier qui tapisse ou tapisser chez un pâtissier qui pâtisse ?
- Un généreux déjeuner régénérerait des généraux dégénérés.
Un chasseur sachant chasser doit savoir chasser sans son chien. - Seize chaises sèchent.
- Douze douches douces.
- Le cricri de la crique crie son cri cru et critique car il craint que l’escroc ne le croque et ne le craque.
- Un dragon gradé dégrade un gradé dragon.
Une fois que vous avez lu toutes ces phrases avec le bouchon, refaites le sans le bouchon.
Ce qui est pratique avec cet exercice de diction c’est que vous pouvez vous entraîner avec une multitude de textes, mais bien sûr faites gaffe à ne pas avaler le bouchon. 😉
Pour approfondir ces exercices, je vous conseille l’ouvrage de Louis-Jacques Rondeleux – Trouver sa voix (Seuil)